La gestion financière
SOMMAIRE :
II Analyse de la structure
financière
A. Les documents comptables dans
l'analyse financière
B. L'analyse financière du bilan
1. Construction du Bilan Fonctionnel
2. Informations issues du Bilan Fonctionnel
C. L’ analyse financière du
compte de résultat
1. Les soldes Intermédiaires de Gestion (SIG)
2. La Capacité d’Auto Financement (CAF)
A. Les différents modes de financement
B. Les décaissements induits par
chaque mode de financement
2. L’actualisation des
décaissements
A. Le coût et la VAN d’un
investissement
B. Le délai de récupération du
capital investi
C. Conclusion sur le choix d'un
investissement
Dans le domaine financier, le suivi des flux monétaires ou financiers est réalisé par l’élaboration des documents de comptabilité générale :
-- Le Bilan, qui décrit le patrimoine de l’entreprise (ce qu’elle possède) à un moment donné : les flux monétaires sont cumulés chaque année depuis la création de l’entreprise.
-- Le Compte de Résultat, qui décrit la comptabilité et la rentabilité pendant une période : chaque année les postes du compte de résultat sont remisent à zéro, il n’y a pas de cumul historique.
-- L’Annexe, qui précise tous les points indispensables à la bonne compréhension des documents de synthèse ci-dessus.
Les objets de la gestion financière :
-- Analyser les documents comptables pour établir un diagnostic de la structure financière de l'entreprise (rentabilité financière des risques obtenus) en vue de prendre les besoins de financement et d'investissement (plan de financement).
-- Choisir le financement le moins coûteux et le moins risqué (pour l'entreprise et ses partenaires : les actionnaires, prêter…).
-- Choisir l'investissement le plus rentable et couvert le plus rapidement.
L'entreprise doit fournir aux différents partenaires des indicateurs pour une analyse financière statique (c'est-à-dire des données constatées et non prévisionnelles).
FRNG : Fond de Roulement
CAF : Capacité d’Autofinancement.
Net Global.
BFR : Besoin en Fond de
Roulement.
TN : Trésorerie Net.
PLAN DE FINACEMENT
Le Bilan Comptable décrit le patrimoine de l’entreprise à un moment donné : plus précisément il représente l’actif et le passif).
Représente la destination (l’emploi) des capitaux (passif) mis à la disposition de l’entreprise, il y a deux sortes d’actifs :
-- Actif immobilisé : élément destiné à servir durablement dans l’entreprise (terrain, construction, matériel, mobilier, frais d’établissement, fond de commerce, licence ,…).
-- Actif circulant : élément se renouvelant rapidement durant l’activité de l’entreprise (stock, créance, disponibilité, …).
Remarque : Les éléments de l’actif sont valorisés en valeurs nettes.
Représente l'origine des ressources qui permettent à l'entreprise de financer les éléments de l'actif (bien et créance). Il traduit les obligations de l'entreprise vis-à-vis des apporteurs de capitaux (actionnaires, créanciers).
-- Capitaux propres : capital social apporté par les actionnaires, réserve (cumul des bénéfices des exercices précédent) non distribué en vu d’auto financé les investissements et résultat net (bénéfices ou pertes réalisé au cour de l’exercice).
-- Les prévisions pour risques et charges : provisions d’argent destiné à couvrir les risques et les charges qui peuvent survenir (celles qui sont prévisibles) durant l'activité de l'entreprise (risques de non-paiement des clients douteux, dotations aux amortissements).
-- Les dettes : capitaux externes provenant d'établissement de crédit (emprunt, découvert en banque, dettes envers les fournisseurs, achat a crédit, dettes envers l'état (TVA collectée) et les organismes sociaux).
Remarque : le passif peut être présenté avant (le bilan provisoire) ou après (répartition du bilan d'exercice).
Structure générale du Bilan
Comptable :
ACTIF |
Brut |
Amort. Prov. |
Net |
PASSIF |
Net |
Actif immobilisé : |
|
|
|
Capitaux propres : |
|
Terrains,
constructions, matériels |
|
|
|
Capital
social |
|
Frais
d’établissement, Fond de commerce, licence |
|
|
|
Réserve |
|
Titre
de participation |
|
|
|
|
|
Actif circulant : |
|
|
|
Prov. Pour risque et charges Dettes : |
|
Stock |
|
|
|
Dette
financière (emprunts + CBC) |
|
Créance
client |
|
|
|
Dette
fournisseur |
|
Créance
fiscale et sociale |
|
|
|
Dette
fiscale et sociale |
|
Avance
versée sur commande en cours |
|
|
|
Avance
requise sur commande en cours |
|
Disponibilité |
|
|
|
|
|
Total Actif (net) = Total Total Passif (net) = Total Bilan (net) Remarque : CBC =
Concours Bancaires Courant
Le compte de résultat décrit l'activité et la rentabilité de l'entreprise pendant une période, plus précisément, il présentera les ressources produites par l'activité de l'entreprise, les charges occasionnées par les moyens mis en oeuvre. Le résultat de l'entreprise issue de son activité sera = Total production – Total charge ou R= C.A. – Charges.
Structure générale du compte
de résultat
CHARGES |
PRODUITS |
CHARGES
D’EXPLOITATION |
PRODUITS
D’EXPLOITATION |
Consommations
de marchandises = Sorties |
Ventes
de marchandises = Sorties |
Coût
d’achat de marchandises = Entrées |
|
Variation de stock de marchandises = SI
– SF |
|
Consommations
de matières premières = Sorties |
Production
= Entrées |
Coût d’achat de MP = Entrées |
Production vendue = Sorties |
Variation de stock de MP = SI – SF |
Production stockée = SF – SI |
Achat
de biens et services (non stocké) |
|
Impôts,
taxes et versements assimilés |
|
Charges
de personnel |
|
Dotation
aux amortissements et aux provisions (DAP) d’exploitation |
Reprise
sur Amortissements et Provisions (RAP) d’exploitation |
CHARGES
FINANCIERES |
PRODUITS
FINANCIERS |
Intérêts
des emprunts |
Escomptes
obtenus, … |
Dotation
aux Amortissements et aux Provisions (DAP) financières |
Reprise
sur Amortissements et Provisions (RAP) financières |
Total charges |
Total produits |
|
|
RESULTAT COURANT AVANT
IMPOT |
|
IMPOTS
SUR LES BENEFICES (1/3 du résultat courant) |
|
RESULTAT NET |
Atteint de mieux comprendre la situation financière de l'entreprise (études de la politique de financement et risque financier encourut par l'entreprise), le Bilan Comptable est réorganisé pour mettre en évidence les différentes fonctions économiques de l'entreprise.
Le Bilan Fonctionnel est obtenu par reclassement et regroupement des emplois (actif) et des ressources (passif) du bilan comptable à partir des valeurs brutes actuelles et selon leur rôle (investissements, financement, exploitation) dans le fonctionnement de l'entreprise.
Structure générale du Bilan
Fonctionnel :
EMPLOIS |
VAL |
RESSOURCES |
VAL |
Emplois stables : |
|
Ressources stables : |
|
Actif
immobilisé Brut |
|
Capitaux
propres |
|
|
|
Provisions
pour risques et charges |
|
Emplois d’exploitations (ou cycliques) : |
|
Amortissements
et provisions |
|
Actif
circulant Brut (sauf disponibilité) |
|
Dettes
financières (Emprunts) |
|
|
|
Ressources cycliques (ou dettes d’exploitation) : |
|
|
|
Dettes
(sauf financières) |
|
Emplois de trésorerie active : |
|
Ressources de trésorerie (ou trésorerie passive) : |
|
Disponibilité |
|
CBC |
|
TOTAL EMPLOIS = TOTAL RESSOURCES
Exemple :
La société SPC commercialise du
matérielle micro-informatique et des logiciels auprès de particuliers et de
PME. Elle possède plusieurs magasins dans le Nord de la France. Elle fournit
son bilan au 31 décembre (exprimée en millions de francs). Emprunt = 700 et CBC
= 120.
ACTIF |
Brut |
Amort. Prov. |
Net |
PASSIF |
Net |
Actif immobilisé : |
|
|
|
Capitaux propres : |
|
Terrains,
constructions, matériels |
3030 |
1380 |
1650 |
Capital
social |
1200 |
Frais
d’établissement, Fond de commerce, licence |
250 |
30 |
220 |
Réserve |
610 |
Titre
de participation |
290 |
- |
290 |
|
|
Actif circulant : |
|
|
|
Prov pour risque et charges Dettes : |
|
Stock |
1630 |
80 |
1550 |
Dette
financière (emprunts + CBC) |
820 |
Créance
client |
490 |
20 |
470 |
Dette
fournisseur |
1260 |
Créance
fiscale et sociale |
- |
- |
- |
Dette
fiscale et sociale |
400 |
Avance
versée sur commande en cours |
- |
- |
- |
Avance
requise sur commande en cours |
- |
Disponibilité |
390 |
- |
390 |
|
|
Les dirigeants de la société SPC voudraient savoir s'il est possible de
déceler dans le bilan des indices relatifs à la santé financière de leur
entreprise.
Donner le total du bilan réalisé le bilan fonctionnel condensé de cette
entreprise.
TOTAL du Bilan = 4570
Bilan fonctionnel
condensé :
EMPLOIS |
VAL |
RESSOURCES |
VAL |
Emplois stables : |
|
Ressources stables : |
|
Actif
immobilisé Brut |
3570 |
Capitaux
propres |
2090 |
|
|
Provisions
pour risques et charges |
- |
Emplois d’exploitations (ou cycliques) : |
|
Amortissements
et provisions |
1510 |
Actif
circulant Brut (sauf disponibilité) |
2120 |
Dettes
financières (Emprunts) |
700 |
|
|
Ressources cycliques (ou dettes d’exploitation) : |
|
|
|
Dettes
(sauf financières) |
1660 |
Emplois de trésorerie active : |
|
Ressources de trésorerie (ou trésorerie passive) : |
|
Disponibilité |
390 |
CBC |
120 |
TOTAL |
6080 |
TOTAL |
6080 |
L’analyse du Bilan Fonctionnel consiste à étudier comment s’est effectuer la couverture des emplois par les ressources.
Les ressources stables (emprunts, capitaux propres, ...) ont pour vocation principale de financer les emplois stables. L'excédent des ressources stables sur les emplois stables constitue le FRNG. Il représente les fonds qu’il reste une fois les emplois stables couverts.
FRNG = Ressources stables – Emplois stables
Si FRNG ≤ 0, alors il y a insuffisance de ressources stables, elles ne suffisent pas à financer les emplois stables. Sinon l’excédent des ressources stables servira à financer les besoins nés du cycle d’exploitation (emploi cyclique).
L’augmentation du FRNG se fait soit par une augmentation des ressources stables (apports de capitaux propres ou emprunt supplémentaire) soit par une diminution de l’emploi stable (minimiser l’investissement).
Le besoin de financer le cycle d’exploitation s’appelle le besoin en fonds de roulement.
Ressources
cycliques ou Dettes
d’exploitation
C’est l’excédant des ressources stables qui devra couvrir le BFR.
TN = Emplois de trésorerie (disponibilité) – Ressources
de trésorerie (CBC)
Elle représente la trésorerie dégagée une fois que les besoins en fonds de roulement sont couverts par les FRNG.
Il existe donc une relation fondamentale entre le BFR et le FRNG.
Si le FRNG est suffisant pour couvrir le BFR et même supérieur, l’entreprise dégagera une trésorerie Nette > 0 (TN = FRNG – BFR).
Si ce n’est pas le cas (FRNG < BFR), l’entreprise devra se procurer des fonds pour faire face à ce besoin …
Pour évaluer l’activité et la rentabilité de l'entreprise durant l'exercice écoulé, il est nécessaire d'analyser la formation du Résultat Net de l'entreprise en calculant des Soldes Intermédiaires de Gestion à partir de différents niveaux du compte de résultat :
Tableau des SIG (simplifié)
CHARGES
D’EXPLOITATION |
PRODUITS
D’EXPLOITATION |
Consommations
de marchandises |
Ventes
de marchandises |
… |
… |
Achat
de biens et services (non stocké) |
|
Impôts,
taxes et versements assimilés |
|
Charges
de personnel |
|
|
|
DAP
d’exploitation |
RAP
d’exploitation |
|
|
CHARGES
FINANCIERES |
PRODUITS
FINANCIERS |
Intérêts
des emprunts |
Escomptes
obtenus, … |
Dotation
aux Amortissements et aux Provisions (DAP) financières |
Reprise
sur Amortissements et Provisions (RAP) financières |
|
|
IMPOTS
SUR LES BENEFICES |
|
|
= Soldes Intermédiaires
Remarque :
Si (Charges – Produits) > 0 alors Les soldes intermédiaires sont placés du côté Charges,
Sinon les soldes intermédiaires sont placés du côté Produits
Fin si.
Explications :
EBE : Il indique la ressource générée par l'exploitation de l'entreprise indépendamment :
· de sa politique d’amortissement (dotations et reprises)
· du mode de financement (produits et charges financières)
Il est l'indicateur des performances industrielles et commerciales ou de la rentabilité économique de l'entreprise.
Remarque : si la différence à ce niveau est négative, il ne s'agit pas d'un Excédent Brut d'Exploitation (EBE) mais d'une Insuffisance Brute d'Exploitation (IBE) qui apparaît du côté des charges.
Résultat d’exploitation :
Résultat dégagé par l'activité de l'entreprise (indépendamment de sa politique financière).
Résultat courant avant impôt :
Il mesure la performance de l'activité économique et financière de l'entreprise.
Il est intéressant de le comparer au résultat d'exploitation pour analyser l'incidence de la politique financière sur la formation du résultat.
Résultat Net :
Il indique ce qui reste à la disposition de l'entreprise après le paiement de l'impôt.
L'activité de l'entreprise génère des charges et des produits qui ne correspondent pas forcément à des flux de trésorerie (encaissement et décaissement).
En effet, il existe des charges calculées (DAP) et des produits calculés (RAP), qui correspondent à une réserve d’argent (épargne) prévues pour constater :
- A partir de l’EBE : CAF = EBE + autres
produits encaissables
autres charges décaissables
- A partir du résultat net :
CAF =
Résultat net – Produits non encaissables + les charges non décaissables
CAF = Résultat net – RAP + DAP
Un ratio est un rapport entre deux grandeurs qui permet, en analysant sa valeur, de comparer ces deux grandeurs.
La connaissance des ratios permet :
INTITULE |
CALCUL |
INTERPRETATIONS |
Indépendance financière |
Ressources stables |
Mesure le niveau d’indépendance de l’entreprise vis à vis des créanciers. |
Structure de l’actif |
Emplois stables Emplois totaux |
Mesure la proportion des immobilisations dans le patrimoine. |
Financement des immobilisations (couverture des capitaux investis) |
Ressources
stables Emplois stables |
Indique dans quelle proportion les immobilisations brutes sont financées par les ressources stables. S’il est > à 100% alors FRNG > 0 |
Solvabilité |
Ressources cycliques |
Mesure le financement du cycle d’exploitation (part des créances par rapport aux dettes) |
INTITULE |
CALCUL |
INTERPRETATIONS |
Rentabilité financière |
Résultat
Net Capitaux propres |
Mesure la capacité de l’entreprise à rentabiliser les fonds apportés par les actionnaires (mesure ce que rapporte 1€ de capital investi par les actionnaires). |
Rentabilité économique |
EBE Ressources stables |
Mesure la capacité de l’entreprise à rentabiliser les fonds apportés par les actionnaires et les prêteurs. |
Rentabilité globale |
CAF Ressources totales |
Mesure la capacité de l’entreprise à rentabiliser l’ensemble des ressources dont elle dispose. |
Capacité de remboursement |
CAF Dettes financières |
Mesure la capacité de l’entreprise à rembourser ses dettes financières à l’aide de ses fonds propres. |
INTITULE |
CALCUL |
Rotation des stocks (en jours) (durée moyenne d’écoulement du stock) |
Stock
moyen Consommation journalière moyenne (HT) OU Stock
moyen x 360 Consommation annuelle (HT) Avec : · Stock moyen = (SI + SF) / 2 · Consommation valorisée au coût d’achat (HT) ou au coût de production selon le type de stock. |
Durée moyenne du crédit accordé aux clients (en jours) |
Créances
clients Chiffres d’affaires journalier moyen (TTC) OU Créances
clients x 360 Chiffres d’affaires annuelle (TTC) |
Durée moyenne du crédit consenti par les fournisseurs (en jours) |
Dettes
fournisseurs Achats journaliers moyen (TTC) OU Dettes fournisseurs x 360 Achats annuels (TTC) |
La viabilité et le développement d'une entreprise passent par des investissements de diverses natures (matériel tel que équipements, immatériel tel que brevet …) et sont destinées à :
Ces investissements peuvent être financés de plusieurs manières :
Ces modes de financement externe vont induire, contrairement à l'autofinancement des décaissements qu'il faut évaluer pour choisir le financement qui sera le moins coûteux.
La capacité d’autofinancement (CAF) est source de financement interne, directement lié aux bénéfices réalisés par l’entreprise :
CAF = Résultat Net
– RAP + DAP
Elle représente la capacité de l'entreprise à investir pour renouveler son matériel. Cependant elle doit aussi servir à rémunérer les actionnaires en leur versant des dividendes.
Autofinancement =
CAF – Dividendes distribuées
Avantages : Limite sa dépendance vis à vis des tiers (actionnaires, prêteurs)
Inconvénients : Diminue la rentabilité des actions (la CAF ne sera pas entièrement distribuer en dividende, ce qui peut gêner les actionnaires.
L'entreprise peut faire appel à des actionnaires pour augmenter ses ressources stables (capitaux propres externes).
L'entreprise peut faire appel aux prêteurs pour augmenter ses ressources stables (dettes financières).
L'emprunt de prendre diverses formes :
Avantages : Elle peut disposer rapidement de la somme voulue et peut ainsi améliorer sa rentabilité.
Inconvénients :
- Diminution de son autonomie financière
- Diminution de la trésorerie par le versement de l'annuité
- Augmentation des charges financières (emprunt à coût généré par les intérêts dont les taux sont encore élevés) et les établissements de crédit exigent souvent des garanties (hypothèque, …).
L'emprunt individuel est caractérisé par : son montant E, le taux d'intérêt annuel de l'emprunt i, sa durée de remboursement en année, son mode de remboursement (remboursement d'une partie constante ou variable tous les ans, remboursement de la totalité de l'emprunt à la fin de sa durée de vie (in fine).
L'emprunt devra être remboursé (amorti) par un ou plusieurs versements appelés amortissement.
En plus du remboursement de l'emprunt, l'entreprise devra verser un intérêt aux prêteurs calculés sur le capital restant dus (ce qui reste à rembourser) en début de période par la formule Ik = Ek x i.
Pendant toute la durée de l’emprunt, l’entreprise devra verser un montant annuel (anuité) aux préteurs (Annuité = amortissements + intérêts).
Pour chaque emprunt, un plan d'amortissement est dressé afin de présenter le planning prévisionnel de remboursement conforme aux engagements prévus par le contrat de prêts.
L’emprunt est remboursé en une seule fois à la fin de sa durée de vie n. Les annuités sont donc les intérêts saufs la dernière année.
Le plan d'amortissement d'un emprunt in fine se présente comme suit :
Période |
1 |
2 |
… |
n |
Capital restant en début de période |
E |
E |
|
E |
Remboursement |
0 |
0 |
|
E |
Intérêts |
E x i |
E x i |
|
E x i |
Annuités |
I |
I |
|
E + I |
Exemple : l'entreprise contracte un emprunt de 100 000 F à 8,7%. La durée de cinq ans. Faire un plan de remboursement in fine.
Période |
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
Capital restant en début de période |
100 000 |
100 000 |
100 000 |
100 000 |
100 000 |
Remboursement |
0 |
0 |
0 |
0 |
100 000 |
Intérêts |
8 700 |
8 700 |
8 700 |
8 700 |
8 700 |
Annuités |
8 700 |
8 700 |
8 700 |
8 700 |
108 700 |
L'emprunt est remboursé de manière constante pendant la durée de l’emprunt (R= E/n).
Les intérêts se calculent sur le montant de l'emprunt restant dû en début de période (Ik = Ck x i). Les annuités sont égales à la somme du remboursement et de l'intérêt de la période.
Le plan d'amortissement d'un emprunt remboursable par amortissement constant se présente comme suit :
Période |
1 |
2 |
… |
n |
Capital restant en début de période |
C1 = E |
C2 = C1 – R |
|
Cn = Cn – 1 - R |
Remboursement (R= E/n) |
R |
R |
|
R |
Intérêt |
I1 = C1 x i |
I2 = C2 x i |
|
In = Cn x I |
Annuité |
R + I1 |
R + In |
|
R + In |
Exemple : données exemple précédent.
Période |
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
Capital restant en début de période |
100 000 |
80 000 |
60 000 |
40 000 |
20 000 |
Remboursement (R= E/n) |
20 000 |
20 000 |
20 000 |
20 000 |
20 000 |
Intérêt |
8 700 |
6 960 |
5 220 |
3 480 |
1 740 |
Annuité |
28 700 |
26 960 |
25 220 |
23 480 |
21 740 |
L’emprunt est remboursé de manière progressive pendant la durée de l'emprunt. Les intérêts se calculent sur le montant de l'emprunt restant dû en début de période (Ik = Ck x i). Les annuités sont constantes et sont égales à E x i / 1 – (1 + i)-n
Le plan d'amortissement d'un emprunt remboursable par annuité constante se présente comme suit :
Période |
1 |
2 |
… |
n |
Capital restant en début de période |
E |
C2 = C1 – R1 |
|
Cn = Cn – 1 – Rn -1 |
Remboursement (R= E/n) |
R1 = A – I1 |
R2 = A – I2 |
|
Rn = A - In |
Intérêt |
I1 = C1 x i |
I2 = C2 x i |
|
In = Cn x i |
Annuité |
A |
A |
|
A |
Exemple : données exemple précédent.
Période |
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
Capital restant en début de période |
100 000 |
83 190,56 |
64 918,70 |
45 057,19 |
23 467,73 |
Remboursement (R= E/n) |
16 809,44 |
18 271,86 |
19 801,51 |
21 589,46 |
23 467,73 |
Intérêt |
8 700 |
7 237,58 |
5 647,92 |
3 919,98 |
2 041,69 |
Annuité |
25 509,44 |
25 509,44 |
25 509,44 |
25 509,44 |
25 509,44 |
L'entreprise peut faire appel aux crédits bailleurs non pas pour augmenter ses ressources stables et pour minimiser ces emplois stables en disposant d'un bien sans l’acheter : elle le loue.
Le crédit bail est un contrat de location d'une durée déterminée n. Un dépôt de garantie peut être requis.
À la fin du contrat, l’entreprise peut : arrêter la location, renouveler le contrat, acheter le bien au prix fixé dans le contrat initial s'il n'y a option d'achat (valeur résiduelle).
Avantages : limite la dépendance vis-à-vis des tiers, disposent de matériel étant toujours d'actualité.
Inconvénients : augmentation des charges d'exploitation (loyers), le bien loué n'appartient pas à l'entreprise, elle ne peut donc l'amortir (pas de dotations aux amortissements).
Pour choisir les différents modes de financement proposé, l'entreprise doit tenir compte des décaissements induits par le financement pour évaluer celui qui laisse à la disposition de l'entreprise le plus de ressources une fois déduit des décaissements. L'entreprise choisira le financement dont la somme des décaissements (actualité) sera minimum. Pour cela elle doit : lister tous les décaissements (= flux de trésorerie) réels qui vont être induits par le financement en tenant compte de l'impact de l’IS (impôt sur le revenu), actualisée ses décaissements réels pour obtenir les décaissements actualisés.
Il faut tenir compte de l’impact que le financement aura sur l’IS.
En effet :
Quel que soit le mode de remboursement, chaque année l’entreprise doit verser une annuité. Les décaissements liés à un emprunt sont présentés dans le tableau suivant :
Période |
1 |
2 |
… |
n |
Remboursement |
R1 |
R2 |
|
Rn |
Intérêts |
I1 |
I2 |
|
In |
Economie d’IS |
- I1/3 |
- I2/3 |
|
- In/3 |
Total décaissements réels |
R1 + I1 – I1/3 |
|
|
|
Exemple : reprendre le tableau d'amortissement par amortissement constant et réaliser le tableau des décaissements réels de cet emprunt.
Période |
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
Remboursement |
20 000 |
20 000 |
20 000 |
20 000 |
20 000 |
Intérêts |
8 700 |
6 960 |
5 220 |
3 480 |
1 740 |
Economie d’IS |
- 2 900 |
- 2 320 |
- 1 740 |
- 1 160 |
- 580 |
Total décaissements réels |
25 800 |
24 640 |
23 480 |
22 320 |
21 160 |
Chaque année, l'entreprise doit verser un loyer annuel. Il arrive souvent qu'un dépôt de garantie soit demandé. Le crédit bail lui permet de disposer d'un bien d'une valeur initiale V qu’elle ne pourra pas amortir puisqu’il ne lui appartient pas : elle ne fera donc pas de dotations aux amortissements (DAP = V/n). Les flux liés à un crédit bail sont présentés dans le tableau suivant :
Période |
0 |
1 |
2 |
… |
n |
Dépôt de garantie |
D |
|
|
|
|
Loyer |
|
L1 |
L2 |
|
Ln |
Economie d’IS (dû au loyer) |
|
L1/3 |
L2/3 |
|
|
Perte sur économie d’IS (dû au DAP non versé) |
|
1/3 x DAP |
1/3 x V/n |
|
|
Total décaissements réels |
D |
L1 – L1/3 + 1/3 x V/n |
|
|
|
Exemple : Une entreprise s’équipe d’une machine d’une valeur TTC de 119 600 F par le biais d’un crédit dont les conditions sont les suivantes : loyer 15% de la valeur de la machine, dépôt de garanti : 20 000F.
1) Valeur HT : 100 000F
2)
Période |
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
Valeur en début de période |
100 000 |
80 000 |
60 000 |
40 000 |
20 000 |
Amortissement |
20 000 |
20 000 |
20 000 |
20 000 |
20 000 |
Valeur en fin de période |
80 000 |
60 000 |
40 000 |
20 000 |
0 |
Loyer annuel = 119 600 x 15%
Période |
0 |
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
Dépôt de garantie |
20 000 |
|
|
|
|
|
Loyer |
|
17 940 |
17 940 |
17 940 |
17 940 |
17 940 |
Economie d’IS |
|
- 5 980 |
- 5 980 |
- 5 980 |
- 5 980 |
- 5 980 |
Perte sur économie d’IS |
|
6 666,67 |
6 666,67 |
6 666,67 |
6 666,67 |
6 666,67 |
Décaissements |
20 000 |
18 626,67 |
18 626,67 |
18 626,67 |
18 626,67 |
18 626,67 |
On ne peut comparer deux sommes d'argents que si leur montant est évalué à une même date (même année). Ainsi, disposer d'une valeur Vn à la date n est équivalent à disposer de la valeur V0 à la date 0 c.-à-d. actuellement en tenant compte d'un taux d'actualisation annuelle ’ta’.
Les deux valeurs sont liées par la relation :
Valeur actualisée
= V0 = Vn (1 + ta)-n
= Vn/(1 + ta)n
Pour évaluer le coût de financement, on doit donc actualiser les décaissements.
Le financement retenu sera celui dont la somme des décaissements actualisés est minimum.
Exemple : Actualiser au taux de 8% les décaissements des deux financements précédents et calculer la somme des décaissements actualisés. Concluez.
Emprunt :
Décaissements actualisés |
23 889 |
21 125 |
18 639 |
16 409 |
14 401 |
Somme des décaissements réalisés |
94 460 |
|
Crédit Bail :
Décaissements actualisés |
20 000 |
17 246 |
15 969,37 |
14 789,45 |
13 691,16 |
12 677 |
Somme des décaissements réalisés |
94 370,90 |
|
Conclusion : La somme des décaissements ‘emprunt’ est supérieur à la somme des décaissements ‘crédit bail’.
Le crédit bail est moins coûteux.
La décision d’investissement engage l’entreprise à long terme, elle repose sur l’espérance de revenu futur. Le choix entre plusieurs investissement possible repose sur la comparaison de leur rentabilité, plus précisément :
· De leur coût : comparer la dépense certaine aux recettes espérées (futur) pour en déduire le VAN.
· De leur délai de récupération du capital investi : a partir de quand la dépense est couverte par les dépenses espérées.
Investir, c’est faire une dépense (décaissements) immédiate se doit générer des recettes (encaissements) répartis sur les prochaines périodes.
Pour que l'investissement soit rentable, il faut que la somme des encaissements induits actualisés soit supérieurs à la somme des décaissements actualisés.
On appelle la valeur actuelle nette (VAN) de l’investissement, l’excédent de trésorerie dégagé par cet investissement c-à-d. :
VAN = Somme
(encaissement actualisés) – Somme (décaissement actualisés)
OU
VAN = Somme (CAF
actualisées)
Remarques :
EBE de l’investissement = Produits encaissables induits par l’exploitation de l’invest. – Charges décaissaibles
Résultat d’exploitation de l’invest. = EBE – Dotations
aux amortissements de l’invest.
Résultat après impôts de l’investissement = Résultat – IS
CAF = Résultat après impôts + Dotations aux
amortissements de l’investissement
CAF = EBE – IS
Lorsque l'entreprise envisage d'investir, elle doit donc :
Investissement le plus rentable sera celui dont la VAN sera maximum.
Exemple : L’entreprise DUVAL envisage de robotiser son atelier nº 4 par l’achat d’un équipement qui sera amortie de manière linéaire sur 4 ans.
Deux études ont été effectué auprès de deux entreprises
concurrentes dont voici les résultats :
|
ETUDE 1 |
ETUDE 2 |
Quantités produits et vendus : |
12 000 |
15 000 |
Prix de vente : |
225 |
225 |
Charges variables unitaire : |
120 |
110 |
Investissement initial : |
3 000 000 |
4 000 000 |
Le taux d’actualisation retenu est de 15% (les calculs seront arrondis au premier entier supérieur). Calculer la VAN de ces deux investissements et concluer.
Projet n°1 :
Période |
0 |
1 |
2 |
3 |
4 |
Investissement |
- 3 000 000 |
|
|
|
|
C.A. |
0 |
2 700 000 |
2 700 000 |
2 700 000 |
2 700 000 |
Charges variables |
|
- 1 440 000 |
- 1 440 000 |
- 1 440 000 |
- 1 440 000 |
Dotations aux amortissements |
|
- 750 000 |
- 750 000 |
- 750 000 |
- 750 000 |
Résultat d’exploitation avant IS |
- 3 000 000 |
510 000 |
510 000 |
510 000 |
510 000 |
IS |
0 |
- 170 000 |
- 170 000 |
- 170 000 |
- 170 000 |
Résultat d’exploitation après IS |
- 3 000 000 |
340 000 |
340 000 |
340 000 |
340 000 |
CAF (Résultat + dotations aux amortissement) |
- 3 000 000 |
1 090 000 |
1 090 000 |
1 090 000 |
1 090 000 |
CAF actualisée |
- 3 000 000 |
947 827 |
824 197 |
716 693 |
623 212 |
VAN de l’investissement |
111 929 |
|
|
|
|
La VAN est l’excédent de trésorerie réalisé par cet
investissement.
Projet n° 2 :
Période |
0 |
1 |
2 |
3 |
4 |
Investissement |
- 4 000 000 |
|
|
|
|
C.A. |
0 |
3 375 000 |
3 375 000 |
3 375 000 |
3 375 000 |
Charges variables |
|
- 1 650 000 |
- 1 650 000 |
- 1 650 000 |
- 1 650 000 |
Dotations aux amortissements |
|
- 1 000 000 |
- 1 000 000 |
- 1 000 000 |
- 1 000 000 |
Résultat d’exploitation avant IS |
- 4 000 000 |
725 000 |
725 000 |
725 000 |
725 000 |
IS |
0 |
- 241 667 |
- 241 667 |
- 241 667 |
- 241 667 |
Résultat d’exploitation après IS |
- 4 000 000 |
483 333 |
483 333 |
483 333 |
483 333 |
CAF (Résultat + dotations aux amortissement) |
- 4 000 000 |
1 483 333 |
1 483 333 |
1 483 333 |
1 483 333 |
CAF actualisée |
- 4 000 000 |
1 289 855 |
121 613 |
975 316 |
848 101 |
VAN de l’investissement |
234 884 |
|
|
|
|
VAN
projet 2 > VAN
projet 1
Du point de vue de la VAN, le projet 2 est plus rentable
Remarque : le délai de ‘récupération du capital investi’ est aussi appelé retour sur investissement.
Le délai de récupération d'un investissement représente le délai nécessaire pour que les gains réalisés grâce à l'investissement soient égaux aux dépenses induites par l'investissement autrement dit c'est le délai nécessaire pour que la somme des CAF actualisés = 0.
Exemple Comparer le délai de récupération des 2 projets par l’entreprise DUVAL et déterminer celui qui sera le plus rentable du point de vue de ce délai.
Projet 1 :
Période |
0 |
1 |
2 |
3 |
4 |
CAF actualisée |
- 3 000 000 |
947 827 |
824 197 |
716 693 |
623 212 |
CAF actualisées cumulés |
3 000 000 |
- 2 052 173 |
- 1 227 976 |
- 511 283 |
111 929 |
VAN de l’investissement |
111 929 |
|
|
|
|
La somme des CAF actualisés devient passif entre la fin
de la 3ème année et la fin de la 4ème année, donc au cour
de la 4ème année. Durant la 4ème année, l’investissement
dégage une CAF actualisé de 623 212 F ce qui fait mensuellement 51 934,33 F
= 9,8 mois moi
Combien faut-il de mois pour passer de – 511 283 à
0 ? 511
283
51 934,33
Le retour sur investissement du projet 1, s’effectue sur 4 ans et 10 mois, plus précisément au bout de 4 ans, le 25 octobre.
Projet 2
Période |
0 |
1 |
2 |
3 |
4 |
CAF actualisée |
- 4 000 000 |
1 289 855 |
1 112 613 |
975 316 |
848 101 |
CAF actualisées cumulés |
3 000 000 |
- 2 710 145 |
- 1 597 532 |
- 622 216 |
225 885 |
VAN de l’investissement |
225 885 |
|
|
|
|
Le retour sur investissement du projet 2 s’effectue au bout
de 4 et 9 mois, plus précisément au bout de 4 ans, 8 mois et 25 jours.
Le capital investi dans le projet 2 est plus rapidement
récupéré : du point de vue de récupération, le projet 2 est plus rentable.
Pour choisir entre plusieurs projets d’investissement, l'entreprise va devoir évaluer leur VAN et leur délai de récupération (Dr).
Si la VAN < 0 alors le projets d'investissement n'est pas rentable sinon le projet est rentable et rapporte ‘VAN’. L’investissement est récupéré en ‘Dr’ temps.
Selon que l'entreprise préfère un investissement qui rapport beaucoup (quel que soit le temps mis pour cela) ou préfère au contraire récupéré le plus rapidement son investissement (car elle a besoin de trésorerie). Elle se basera sur l'un des critères de récupération de rentabilité :