La gestion financière

 

SOMMAIRE :

 

I Introduction.. 1

 

II Analyse de la structure financière.. 2

A. Les documents comptables dans l'analyse financière. 2

1. Le Bilan Comptable. 5

2. Le compte de résultat 45

B. L'analyse financière du bilan. 72

1. Construction du Bilan Fonctionnel 74

2. Informations issues du Bilan Fonctionnel 131

C. L’ analyse financière du compte de résultat. 163

1. Les soldes Intermédiaires de Gestion (SIG). 165

2. La Capacité d’Auto Financement (CAF). 210

D. Les ratios. 225

1. Ratios de structure. 233

2. Les Ratios de rentabilité. 244

3. Les ratios d’activité. 256

 

III Choix d’un financement.. 265

A. Les différents modes de financement. 278

1. L’ Auto financement 280

2. L’augmentation du capital 295

3. L’emprunt 300

4. Le Crédit Bail 383

B. Les décaissements induits par chaque mode de financement. 394

1. Les décaissements réels. 399

2. L’actualisation des décaissements. 458

 

IV Choix d’un investissement.. 482

A. Le coût et la VAN d’un investissement. 490

B. Le délai de récupération du capital investi 560

C. Conclusion sur le choix d'un investissement. 587

 

 

I    Introduction

 

Dans le domaine financier, le suivi des flux monétaires ou financiers est réalisé par l’élaboration des documents de comptabilité générale :

-- Le Bilan, qui décrit le patrimoine de l’entreprise (ce qu’elle possède) à un moment donné : les flux monétaires sont cumulés chaque année depuis la création de l’entreprise.

-- Le Compte de Résultat, qui décrit la comptabilité et la rentabilité pendant une période : chaque année les postes du compte de résultat sont remisent à  zéro, il n’y a pas de cumul historique.

-- L’Annexe, qui précise tous les points indispensables à la bonne compréhension des documents de synthèse ci-dessus.

 

Les objets de la gestion financière :

-- Analyser les documents comptables pour établir un diagnostic de la structure financière de l'entreprise (rentabilité financière des risques obtenus) en vue de prendre les besoins de financement et d'investissement (plan de financement).

-- Choisir le financement le moins coûteux et le moins risqué (pour l'entreprise et ses partenaires : les actionnaires, prêter…).

-- Choisir l'investissement le plus rentable et couvert le plus rapidement.

 

 

II    Analyse de la structure financière

 

L'entreprise doit fournir aux différents partenaires des indicateurs pour une analyse financière statique (c'est-à-dire des données constatées et non prévisionnelles).

 

A.   Les documents comptables dans l'analyse financière

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


FRNG : Fond de Roulement                                                 CAF : Capacité d’Autofinancement.

 Net Global.

BFR : Besoin en Fond de

 Roulement.

TN : Trésorerie Net.

 

PLAN DE FINACEMENT

 
 

 

 

 

 


1.  Le Bilan Comptable

 

Le Bilan Comptable décrit le patrimoine de l’entreprise à un moment donné : plus précisément il représente l’actif et le passif).

 

 

Représente la destination (l’emploi) des capitaux (passif) mis à la disposition de l’entreprise, il y a deux sortes d’actifs :

 

-- Actif immobilisé : élément destiné à servir durablement dans l’entreprise (terrain, construction, matériel, mobilier, frais d’établissement, fond de commerce, licence ,…).

 

-- Actif circulant : élément se renouvelant rapidement durant l’activité de l’entreprise (stock, créance, disponibilité, …).

 

Remarque : Les éléments de l’actif sont valorisés en valeurs nettes.

 

 

Représente l'origine des ressources qui permettent à l'entreprise de financer les éléments de l'actif (bien et créance). Il traduit les obligations de l'entreprise vis-à-vis des apporteurs de capitaux (actionnaires, créanciers).

 

-- Capitaux propres : capital social apporté par les actionnaires, réserve (cumul des bénéfices des exercices précédent) non distribué en vu d’auto financé les investissements et résultat net (bénéfices ou pertes réalisé au cour de l’exercice).

 

-- Les prévisions pour risques et charges : provisions d’argent destiné à couvrir les risques et les charges qui peuvent survenir (celles qui sont prévisibles) durant l'activité de l'entreprise (risques de non-paiement des clients douteux, dotations aux amortissements).

 

-- Les dettes : capitaux externes provenant d'établissement de crédit (emprunt, découvert en banque, dettes envers les fournisseurs, achat a crédit, dettes envers l'état (TVA collectée) et les organismes sociaux).

 

Remarque : le passif peut être présenté avant (le bilan provisoire) ou après (répartition du bilan d'exercice).

 

Structure générale du Bilan Comptable :

ACTIF

Brut

Amort. Prov.

Net

PASSIF

Net

Actif immobilisé :

 

 

 

Capitaux propres :

 

Terrains, constructions, matériels

 

 

 

Capital social

 

Frais d’établissement, Fond de commerce, licence

 

 

 

Réserve
Résultat de l’exercice

 

Titre de participation

 

 

 

 

 

Actif circulant :

 

 

 

Prov. Pour risque et charges Dettes :

 

Stock

 

 

 

Dette financière (emprunts + CBC)

 

Créance client

 

 

 

Dette fournisseur

 

Créance fiscale et sociale

 

 

 

Dette fiscale et sociale

 

Avance versée sur commande en cours

 

 

 

Avance requise sur commande en cours

 

Disponibilité

 

 

 

 

 

Total Actif (net) = Total

Total Passif (net) = Total Bilan (net)

 

Remarque : CBC = Concours Bancaires Courant

 

 

 

 

 

2.  Le compte de résultat

 

Le compte de résultat décrit l'activité et la rentabilité de l'entreprise pendant une période, plus précisément, il présentera les ressources produites par l'activité de l'entreprise, les charges occasionnées par les moyens mis en oeuvre. Le résultat de l'entreprise issue de son activité sera = Total production – Total charge ou R=  C.A. – Charges.

 

Structure générale du compte de résultat

CHARGES

PRODUITS

CHARGES D’EXPLOITATION

PRODUITS D’EXPLOITATION

Consommations de marchandises = Sorties

Ventes de marchandises = Sorties

  Coût d’achat de marchandises = Entrées

 

  Variation de stock de marchandises = SI – SF

 

Consommations de matières premières = Sorties

Production = Entrées

   Coût d’achat de MP = Entrées

  Production vendue = Sorties

   Variation de stock de MP = SI – SF

  Production stockée = SF – SI

Achat de biens et services (non stocké)

 

Impôts, taxes et versements assimilés

 

Charges de personnel

 

Dotation aux amortissements et aux provisions (DAP) d’exploitation

Reprise sur Amortissements et Provisions (RAP) d’exploitation

CHARGES FINANCIERES

PRODUITS FINANCIERS

Intérêts des emprunts

Escomptes obtenus, …

Dotation aux Amortissements et aux Provisions (DAP) financières

Reprise sur Amortissements et Provisions (RAP) financières

Total charges

Total produits

 

 

RESULTAT COURANT AVANT IMPOT

IMPOTS SUR LES BENEFICES (1/3 du résultat courant)

 

RESULTAT NET

 

 

B.   L'analyse financière du bilan

 

1.  Construction du Bilan Fonctionnel

 

Atteint de mieux comprendre la situation financière de l'entreprise (études de la politique de financement et risque financier encourut par l'entreprise), le Bilan Comptable est réorganisé pour mettre en évidence les différentes fonctions économiques de l'entreprise.

Le Bilan Fonctionnel est obtenu par reclassement et regroupement des emplois (actif) et des ressources (passif) du bilan comptable à partir des valeurs brutes actuelles et selon leur rôle (investissements, financement, exploitation) dans le fonctionnement de l'entreprise.

 

 

Structure générale du Bilan Fonctionnel :

EMPLOIS

VAL

RESSOURCES

VAL

Emplois stables :

 

Ressources stables :

 

Actif immobilisé Brut

 

Capitaux propres

 

 

 

Provisions pour risques et charges

 

Emplois d’exploitations (ou cycliques) :

 

Amortissements et provisions

 

Actif circulant Brut (sauf disponibilité)

 

Dettes financières (Emprunts)

 

 

 

Ressources cycliques (ou dettes d’exploitation) :

 

 

 

Dettes (sauf financières)

 

Emplois de trésorerie active :

 

Ressources de trésorerie (ou trésorerie passive) :

 

Disponibilité

 

CBC

 

TOTAL EMPLOIS = TOTAL RESSOURCES

 

 

 

 

Exemple :

La  société SPC commercialise du matérielle micro-informatique et des logiciels auprès de particuliers et de PME. Elle possède plusieurs magasins dans le Nord de la France. Elle fournit son bilan au 31 décembre (exprimée en millions de francs). Emprunt = 700 et CBC = 120.

 

ACTIF

Brut

Amort. Prov.

Net

PASSIF

Net

Actif immobilisé :

 

 

 

Capitaux propres :

 

Terrains, constructions, matériels

3030

1380

1650

Capital social

1200

Frais d’établissement, Fond de commerce, licence

250

30

220

Réserve
Résultat de l’exercice

610
280

Titre de participation

290

-

290

 

 

Actif circulant :

 

 

 

Prov pour risque et charges Dettes :

 

Stock

1630

80

1550

Dette financière (emprunts + CBC)

820

Créance client

490

20

470

Dette fournisseur

1260

Créance fiscale et sociale

-

-

-

Dette fiscale et sociale

400

Avance versée sur commande en cours

-

-

-

Avance requise sur commande en cours

-

Disponibilité

390

-

390

 

 

 

Les dirigeants de la société SPC voudraient savoir s'il est possible de déceler dans le bilan des indices relatifs à la santé financière de leur entreprise.

Donner le total du bilan réalisé le bilan fonctionnel condensé de cette entreprise.

TOTAL du Bilan = 4570

 

Bilan fonctionnel condensé :

EMPLOIS

VAL

RESSOURCES

VAL

Emplois stables :

 

Ressources stables :

 

Actif immobilisé Brut

3570

Capitaux propres

2090

 

 

Provisions pour risques et charges

-

Emplois d’exploitations (ou cycliques) :

 

Amortissements et provisions

1510

Actif circulant Brut (sauf disponibilité)

2120

Dettes financières (Emprunts)

700

 

 

Ressources cycliques (ou dettes d’exploitation) :

 

 

 

Dettes (sauf financières)

1660

Emplois de trésorerie active :

 

Ressources de trésorerie (ou trésorerie passive) :

 

Disponibilité

390

CBC

120

TOTAL

6080

TOTAL

6080

 

 

2.  Informations issues du Bilan Fonctionnel

 

L’analyse du Bilan Fonctionnel consiste à étudier comment s’est effectuer la couverture des emplois par les ressources.

 

a) Fond de Roulement Net Global (FRNG)

 

Les ressources stables (emprunts, capitaux propres, ...) ont pour vocation principale de financer les emplois stables. L'excédent des ressources stables sur les emplois stables constitue le FRNG. Il représente les fonds qu’il reste une fois les emplois stables couverts.

 

FRNG = Ressources stables – Emplois stables

 

Si FRNG ≤ 0, alors il y a insuffisance de ressources stables, elles ne suffisent pas à financer les emplois stables. Sinon l’excédent des ressources stables servira à financer les besoins nés du cycle d’exploitation (emploi cyclique).

L’augmentation du FRNG se fait soit par une augmentation des ressources stables (apports de capitaux propres ou emprunt supplémentaire) soit par une diminution de l’emploi stable (minimiser l’investissement).

 

b) Besoin en Fonds de Roulement (BFR)

 

Le besoin de financer le cycle d’exploitation s’appelle le besoin en fonds de roulement.

 

Ressources cycliques

ou

Dettes d’exploitation

 
 

 

 

 

 


C’est l’excédant des ressources stables qui devra couvrir le BFR.

 

 

c) Trésorerie Nette (TN)

 

TN = Emplois de trésorerie (disponibilité) – Ressources de trésorerie (CBC)

 

Elle représente la trésorerie dégagée une fois que les besoins en fonds de roulement sont couverts par les FRNG.

Il existe donc une relation fondamentale entre le BFR et le FRNG.

Si le FRNG est suffisant pour couvrir le BFR et même supérieur, l’entreprise dégagera une trésorerie Nette > 0 (TN = FRNG – BFR).

Si ce n’est pas le cas (FRNG < BFR), l’entreprise devra se procurer des fonds pour faire face à ce besoin …

 

 

C.   L’ analyse financière du compte de résultat

 

1.  Les soldes Intermédiaires de Gestion (SIG)

 

Pour évaluer l’activité et la rentabilité de l'entreprise durant l'exercice écoulé, il est nécessaire d'analyser la formation du Résultat Net de l'entreprise en calculant des Soldes Intermédiaires de Gestion à partir de différents niveaux du compte de résultat :

 

Tableau des SIG (simplifié)

CHARGES D’EXPLOITATION

PRODUITS D’EXPLOITATION

Consommations de marchandises

Ventes de marchandises

Achat de biens et services (non stocké)

 

Impôts, taxes et versements assimilés

 

Charges de personnel

 

Excédent Brut d’Exploitation (EBE) = Produits d’Exploitation (sauf RAP) – Charges d’Exploitations (sauf DAP)

DAP d’exploitation

RAP d’exploitation

Résultat d’exploitation = EBE + RAP - DAP

CHARGES FINANCIERES

PRODUITS FINANCIERS

Intérêts des emprunts

Escomptes obtenus, …

Dotation aux Amortissements et aux Provisions (DAP) financières

Reprise sur Amortissements et Provisions (RAP) financières

Résultat courant avant impôt = Résultat d’Exploitation + Produits Financiers – Charges Financières

IMPOTS SUR LES BENEFICES

 

Résultat Net = Résultat courant avant impôt – Impôts

= Soldes Intermédiaires

 

 

 

Remarque :

 

Si (Charges – Produits) > 0 alors Les soldes intermédiaires sont placés du côté Charges,

Sinon les soldes intermédiaires sont placés du côté Produits

Fin si.

 

Explications :

 

EBE : Il indique la ressource générée par l'exploitation de l'entreprise indépendamment :

·        de sa politique d’amortissement (dotations et reprises)

·        du mode de financement (produits et charges financières)

Il est l'indicateur des performances industrielles et commerciales ou de la rentabilité économique de l'entreprise.

Remarque : si la différence à ce niveau est négative, il ne s'agit pas d'un Excédent Brut d'Exploitation (EBE) mais d'une Insuffisance Brute d'Exploitation (IBE) qui apparaît du côté des charges.

 

Résultat d’exploitation :

Résultat dégagé par l'activité de l'entreprise (indépendamment de sa politique financière).

 

Résultat courant avant impôt :

Il mesure la performance de l'activité économique et financière de l'entreprise.

Il est intéressant de le comparer au résultat d'exploitation pour analyser l'incidence de la politique financière sur la formation du résultat.

 

Résultat Net :

Il indique ce qui reste à la disposition de l'entreprise après le paiement de l'impôt.

 

 

2.  La Capacité d’Auto Financement (CAF)

 

L'activité de l'entreprise génère des charges et des produits qui ne correspondent pas forcément à des flux de trésorerie (encaissement et décaissement).

 

En effet, il existe des charges calculées (DAP) et des produits calculés (RAP), qui correspondent à une réserve d’argent (épargne) prévues pour constater :

- A partir de l’EBE : CAF = EBE + autres produits encaissables
 autres charges décaissables


- A partir du résultat net :

                               

CAF = Résultat net – Produits non encaissables + les charges non décaissables

 

CAF = Résultat net – RAP + DAP

 

D.   Les ratios

 

Un ratio est un rapport entre deux grandeurs qui permet, en analysant sa valeur, de comparer ces deux grandeurs.

 

La connaissance des ratios permet :

 

1.  Ratios de structure

 

INTITULE

CALCUL

INTERPRETATIONS

Indépendance financière

Capitaux propres

Ressources stables

Mesure le niveau d’indépendance de l’entreprise vis à vis des créanciers.

Structure de l’actif

Emplois stables

Emplois totaux

Mesure la proportion des immobilisations dans le patrimoine.

Financement des immobilisations (couverture des capitaux investis)

Ressources stables

Emplois stables

Indique dans quelle proportion les immobilisations brutes sont financées par les ressources stables.

S’il est > à 100% alors FRNG > 0

Solvabilité

Emplois cycliques

Ressources cycliques

Mesure le financement du cycle d’exploitation (part des créances par rapport aux dettes)

 

 

 

 

2.  Les Ratios de rentabilité

 

INTITULE

CALCUL

INTERPRETATIONS

Rentabilité financière

    Résultat Net    

Capitaux propres

Mesure la capacité de l’entreprise à rentabiliser les fonds apportés par les actionnaires (mesure ce que rapporte 1€ de capital investi par les actionnaires).

Rentabilité économique

             EBE           

Ressources stables

Mesure la capacité de l’entreprise à rentabiliser les fonds apportés par les actionnaires et les prêteurs.

Rentabilité globale

            CAF          

Ressources totales

Mesure la capacité de l’entreprise à rentabiliser l’ensemble des ressources dont elle dispose.

Capacité de remboursement

            CAF          

Dettes financières

Mesure la capacité de l’entreprise à rembourser ses dettes financières à l’aide de ses fonds propres.

 

 

 

 

 

3.  Les ratios d’activité

 

INTITULE

CALCUL

Rotation des stocks (en jours)

(durée moyenne d’écoulement du stock)

                        Stock moyen                       

Consommation journalière moyenne (HT)

OU

        Stock moyen x 360        

Consommation annuelle (HT)

 

Avec :

 

·        Stock moyen = (SI + SF) / 2

·        Consommation valorisée au coût d’achat (HT) ou au coût de production selon le type de stock.

Durée moyenne du crédit accordé aux clients (en jours)

                     Créances clients                      

Chiffres d’affaires journalier moyen (TTC)

OU

          Créances clients x 360          

Chiffres d’affaires annuelle (TTC)

Durée moyenne du crédit consenti par les fournisseurs (en jours)

           Dettes fournisseurs           

Achats journaliers moyen (TTC)

OU

Dettes fournisseurs x 360

Achats annuels (TTC)

 

 

 

III    Choix d’un financement

 

La viabilité et le développement d'une entreprise passent par des investissements de diverses natures (matériel tel que équipements, immatériel tel que brevet …) et sont destinées à :

 

Ces investissements peuvent être financés de plusieurs manières :

 

Ces modes de financement externe vont induire, contrairement à l'autofinancement des décaissements qu'il faut évaluer pour choisir le financement qui sera le moins coûteux.

 

A.   Les différents modes de financement

 

1.  L’ Auto financement

 

La capacité d’autofinancement (CAF) est source de financement interne, directement lié aux bénéfices réalisés par l’entreprise :

 

CAF = Résultat Net – RAP + DAP

 

Elle représente la capacité de l'entreprise à investir pour renouveler son matériel. Cependant elle doit aussi servir à rémunérer les actionnaires en leur versant des dividendes.

 

Autofinancement = CAF – Dividendes distribuées

 

Avantages : Limite sa dépendance vis à vis des tiers (actionnaires, prêteurs)

 

Inconvénients : Diminue la rentabilité des actions (la CAF ne sera pas entièrement distribuer en dividende, ce qui peut gêner les actionnaires.

 

 

2.  L’augmentation du capital

 

L'entreprise peut faire appel à des actionnaires pour augmenter ses ressources stables (capitaux propres externes).

 

 

3.  L’emprunt

 

L'entreprise peut faire appel aux prêteurs pour augmenter ses ressources stables (dettes financières).

L'emprunt de prendre diverses formes :

 

Avantages : Elle peut disposer rapidement de la somme voulue et peut ainsi améliorer sa rentabilité.

 

Inconvénients :

- Diminution de son autonomie financière

- Diminution de la trésorerie par le versement de l'annuité

- Augmentation des charges financières (emprunt à coût généré par les intérêts dont les taux sont encore élevés) et les établissements de crédit exigent souvent des garanties (hypothèque, …).

 

L'emprunt individuel est caractérisé par : son montant E, le taux d'intérêt annuel de l'emprunt i, sa durée de remboursement en année, son mode de remboursement (remboursement d'une partie constante ou variable tous les ans, remboursement de la totalité de l'emprunt à la fin de sa durée de vie (in fine).

L'emprunt devra être remboursé (amorti) par un ou plusieurs versements appelés amortissement.

En plus du remboursement de l'emprunt, l'entreprise devra verser un intérêt aux prêteurs calculés sur le capital restant dus (ce qui reste à rembourser) en début de période par la formule Ik = Ek x i.

Pendant toute la durée de l’emprunt, l’entreprise devra verser un montant annuel (anuité) aux préteurs (Annuité = amortissements + intérêts).

Pour chaque emprunt, un plan d'amortissement est dressé afin de présenter le planning prévisionnel de remboursement conforme aux engagements prévus par le contrat de prêts.

 

 

a) Emprunt remboursable ‘in fine’

 

L’emprunt est remboursé en une seule fois à la fin de sa durée de vie n. Les annuités sont donc les intérêts saufs la dernière année.

Le plan d'amortissement d'un emprunt in fine se présente comme suit :

 

Période

1

2

n

Capital restant en début de période

E

E

 

E

Remboursement

0

0

 

E

Intérêts

E x i

E x i

 

E x i

Annuités

I

I

 

E + I

 

Exemple : l'entreprise contracte un emprunt de 100 000 F à 8,7%. La durée de cinq ans. Faire un plan de remboursement in fine.

 

Période

1

2

3

4

5

Capital restant en début de période

100 000

100 000

100 000

100 000

100 000

Remboursement

0

0

0

0

100 000

Intérêts

8 700

8 700

8 700

8 700

8 700

Annuités

8 700

8 700

8 700

8 700

108 700

 

 

b) Emprunt remboursable par amortissement constant

 

L'emprunt est remboursé de manière constante pendant la durée de l’emprunt (R= E/n).

Les intérêts se calculent sur le montant de l'emprunt restant dû en début de période (Ik = Ck x i). Les annuités sont égales à la somme du remboursement et de l'intérêt de la période.

Le plan d'amortissement d'un emprunt remboursable par amortissement constant se présente comme suit :

 

Période

1

2

n

Capital restant en début de période

C1 = E

C2 = C1 – R

 

Cn = Cn – 1 - R

Remboursement (R= E/n)

R

R

 

R

Intérêt

I1 = C1 x i

I2 = C2 x i

 

In = Cn x I

Annuité

R + I1

R + In

 

R + In

 

 

Exemple : données exemple précédent.

 

Période

1

2

3

4

5

Capital restant en début de période

100 000

80 000

60 000

40 000

20 000

Remboursement (R= E/n)

20 000

20 000

20 000

20 000

20 000

Intérêt

8 700

6 960

5 220

3 480

1 740

Annuité

28 700

26 960

25 220

23 480

21 740

 

 

c) Emprunt remboursable par annuité constante

 

L’emprunt est remboursé de manière progressive pendant la durée de l'emprunt. Les intérêts se calculent sur le montant de l'emprunt restant dû en début de période (Ik = Ck x i). Les annuités sont constantes et sont égales à E x i / 1 – (1 + i)-n

Le plan d'amortissement d'un emprunt remboursable par annuité constante se présente comme suit :

 

Période

1

2

n

Capital restant en début de période

E

C2 = C1 – R1

 

Cn = Cn – 1 – Rn -1

Remboursement (R= E/n)

R1 = A – I1

R2 = A – I2

 

Rn = A - In

Intérêt

I1 = C1 x i

I2 = C2 x i

 

In = Cn x i

Annuité

A

A

 

A

 

Exemple : données exemple précédent.

 

Période

1

2

3

4

5

Capital restant en début de période

100 000

83 190,56

64 918,70

45 057,19

23 467,73

Remboursement (R= E/n)

16 809,44

18 271,86

19 801,51

21 589,46

23 467,73

Intérêt

8 700

7 237,58

5 647,92

3 919,98

2 041,69

Annuité

25 509,44

25 509,44

25 509,44

25 509,44

25 509,44

 

 

4.  Le Crédit Bail

 

L'entreprise peut faire appel aux crédits bailleurs non pas pour augmenter ses ressources stables et pour minimiser ces emplois stables en disposant d'un bien sans l’acheter : elle le loue.

Le crédit bail est un contrat de location d'une durée déterminée n. Un dépôt de garantie peut être requis.

À la fin du contrat, l’entreprise peut : arrêter la location, renouveler le contrat, acheter le bien au prix fixé dans le contrat initial s'il n'y a option d'achat (valeur résiduelle).

 

Avantages : limite la dépendance vis-à-vis des tiers, disposent de matériel étant toujours d'actualité.

 

Inconvénients : augmentation des charges d'exploitation (loyers), le bien loué n'appartient pas à l'entreprise, elle ne peut donc l'amortir (pas de dotations aux amortissements).

 

 

B.   Les décaissements induits par chaque mode de financement

 

Pour choisir les différents modes de financement proposé, l'entreprise doit tenir compte des décaissements induits par le financement pour évaluer celui qui laisse à la disposition de l'entreprise le plus de ressources une fois déduit des décaissements. L'entreprise choisira le financement dont la somme des décaissements (actualité) sera minimum. Pour cela elle doit : lister tous les décaissements (= flux de trésorerie) réels qui vont être induits par le financement en tenant compte de l'impact de l’IS (impôt sur le revenu), actualisée ses décaissements réels pour obtenir les décaissements actualisés.

 

 

1.  Les décaissements réels

 

Il faut tenir compte de l’impact que le financement aura sur l’IS.

 

En effet :

 

 

a) Décaissements liés à un emprunt

 

Quel que soit le mode de remboursement, chaque année l’entreprise doit verser une annuité. Les décaissements liés à un emprunt sont présentés dans le tableau suivant :

 

Période

1

2

n

Remboursement

R1

R2

 

Rn

Intérêts

I1

I2

 

In

Economie d’IS

- I1/3

- I2/3

 

- In/3

Total décaissements réels

R1 + I1 – I1/3

 

 

 



Exemple : reprendre le tableau d'amortissement par amortissement constant et réaliser le tableau des décaissements réels de cet emprunt.

 

Période

1

2

3

4

5

Remboursement

20 000

20 000

20 000

20 000

20 000

Intérêts

8 700

6 960

5 220

3 480

1 740

Economie d’IS

- 2 900

- 2 320

- 1 740

- 1 160

- 580

Total décaissements réels

25 800

24 640

23 480

22 320

21 160

 

 

b) Décaissements liés à un crédit bail

 

Chaque année, l'entreprise doit verser un loyer annuel. Il arrive souvent qu'un dépôt de garantie soit demandé. Le crédit bail lui permet de disposer d'un bien d'une valeur initiale V qu’elle ne pourra pas amortir puisqu’il ne lui appartient pas : elle ne fera donc pas de dotations aux amortissements (DAP = V/n). Les flux liés à un crédit bail sont présentés dans le tableau suivant :

 

Période

0

1

2

n

Dépôt de garantie

D

 

 

 

 

Loyer

 

L1

L2

 

Ln

Economie d’IS (dû au loyer)

 

L1/3

L2/3

 

 

Perte sur économie d’IS (dû au DAP non versé)

 

1/3 x DAP

1/3 x V/n

 

 

Total décaissements réels

D

L1 – L1/3 + 1/3 x V/n

 

 

 

 

Exemple : Une entreprise s’équipe d’une machine d’une valeur TTC de 119 600 F par le biais d’un crédit dont les conditions sont les suivantes : loyer 15% de la valeur de la machine, dépôt de garanti : 20 000F.

 

1) Valeur HT : 100 000F

 

2)

Période

1

2

3

4

5

Valeur en début de période

100 000

80 000

60 000

40 000

20 000

Amortissement

20 000

20 000

20 000

20 000

20 000

Valeur en fin de période

80 000

60 000

40 000

20 000

0

 

Loyer annuel = 119 600 x 15%

 

Période

0

1

2

3

4

5

Dépôt de garantie

20 000

 

 

 

 

 

Loyer

 

17 940

17 940

17 940

17 940

17 940

Economie d’IS

 

- 5 980

- 5 980

- 5 980

- 5 980

- 5 980

Perte sur économie d’IS

 

6 666,67

6 666,67

6 666,67

6 666,67

6 666,67

Décaissements

20 000

18 626,67

18 626,67

18 626,67

18 626,67

18 626,67

 

 

2.  L’actualisation des décaissements

 

On ne peut comparer deux sommes d'argents que si leur montant est évalué à une même date (même année). Ainsi, disposer d'une valeur Vn à la date n est équivalent à disposer de la valeur V0 à la date 0 c.-à-d. actuellement en tenant compte d'un taux d'actualisation annuelle ’ta’.

Les deux valeurs sont liées par la relation :

Valeur actualisée = V0 = Vn (1 + ta)-n

= Vn/(1 + ta)n

 

Pour évaluer le coût de financement, on doit donc actualiser les décaissements.

Le financement retenu sera celui dont la somme des décaissements actualisés est minimum.

 

Exemple : Actualiser au taux de 8% les décaissements des deux financements précédents et calculer la somme des décaissements actualisés. Concluez.

 

Emprunt :

Décaissements actualisés

23 889

21 125

18 639

16 409

14 401

Somme des décaissements réalisés

94 460

 

 

Crédit Bail :

Décaissements actualisés

20 000

17 246

15 969,37

14 789,45

13 691,16

12 677

Somme des décaissements réalisés

94 370,90

 

 

Conclusion : La somme des décaissements ‘emprunt’ est supérieur à la somme des décaissements ‘crédit bail’.

Le crédit bail est moins coûteux.

 

 

IV    Choix d’un investissement

 

La décision d’investissement engage l’entreprise à long terme, elle repose sur l’espérance de revenu futur. Le choix entre plusieurs investissement possible repose sur la comparaison de leur rentabilité, plus précisément :

 

·        De leur coût : comparer la dépense certaine aux recettes espérées (futur) pour en déduire le VAN.

·        De leur délai de récupération du capital investi : a partir de quand la dépense est couverte par les dépenses espérées.

 

 

A.   Le coût et la VAN d’un investissement

 

Investir, c’est faire une dépense (décaissements) immédiate se doit générer des recettes (encaissements) répartis sur les prochaines périodes.

Pour que l'investissement soit rentable, il faut que la somme des encaissements induits actualisés soit supérieurs à la somme des décaissements actualisés.

On appelle la valeur actuelle nette (VAN) de l’investissement, l’excédent de trésorerie dégagé par cet investissement c-à-d. :

 

VAN = Somme (encaissement actualisés) – Somme (décaissement actualisés)

OU

VAN = Somme (CAF actualisées)

 

Remarques :

 

EBE de l’investissement = Produits encaissables induits par l’exploitation de l’invest. – Charges décaissaibles

 

Résultat d’exploitation de l’invest. = EBE – Dotations aux amortissements de l’invest.

 

Résultat après impôts de l’investissement = Résultat – IS

 

CAF = Résultat après impôts + Dotations aux amortissements de l’investissement

 

CAF = EBE – IS

 

Lorsque l'entreprise envisage d'investir, elle doit donc :

Investissement le plus rentable sera celui dont la VAN sera maximum.

 

Exemple : L’entreprise DUVAL envisage de robotiser  son atelier nº 4 par l’achat d’un équipement qui sera amortie de manière linéaire sur 4 ans.

Deux études ont été effectué auprès de deux entreprises concurrentes dont voici les résultats :

 

ETUDE 1

ETUDE 2

Quantités produits et vendus :

12 000

15 000

Prix de vente :

225

225

Charges variables unitaire :

120

110

Investissement initial :

3 000 000

4 000 000

 

Le taux d’actualisation retenu est de 15% (les calculs seront arrondis au premier entier supérieur). Calculer la VAN de ces deux investissements et concluer.

 

Projet n°1 :

Période

0

1

2

3

4

Investissement

- 3 000 000

 

 

 

 

C.A.

0

2 700 000

2 700 000

2 700 000

2 700 000

Charges variables

 

- 1 440 000

- 1 440 000

- 1 440 000

- 1 440 000

Dotations aux amortissements

 

- 750 000

- 750 000

- 750 000

- 750 000

Résultat d’exploitation avant IS

- 3 000 000

510 000

510 000

510 000

510 000

IS

0

- 170 000

- 170 000

- 170 000

- 170 000

Résultat d’exploitation après IS

- 3 000 000

340 000

340 000

340 000

340 000

CAF (Résultat + dotations aux amortissement)

- 3 000 000

1 090 000

1 090 000

1 090 000

1 090 000

CAF actualisée

- 3 000 000

947 827

824 197

716 693

623 212

VAN de l’investissement

111 929

 

 

 

 

 

La VAN est l’excédent de trésorerie réalisé par cet investissement.

 

Projet n° 2 :

Période

0

1

2

3

4

Investissement

- 4 000 000

 

 

 

 

C.A.

0

3 375 000

3 375 000

3 375 000

3 375 000

Charges variables

 

- 1 650 000

- 1 650 000

- 1 650 000

- 1 650 000

Dotations aux amortissements

 

- 1 000 000

- 1 000 000

- 1 000 000

- 1 000 000

Résultat d’exploitation avant IS

- 4 000 000

725 000

725 000

725 000

725 000

IS

0

- 241 667

- 241 667

- 241 667

- 241 667

Résultat d’exploitation après IS

- 4 000 000

483 333

483 333

483 333

483 333

CAF (Résultat + dotations aux amortissement)

- 4 000 000

1 483 333

1 483 333

1 483 333

1 483 333

CAF actualisée

- 4 000 000

1 289 855

121 613

975 316

848 101

VAN de l’investissement

234 884

 

 

 

 

 

VAN projet 2 > VAN projet 1

Du point de vue de la VAN, le projet 2 est plus rentable

 

B.   Le délai de récupération du capital investi

 

Remarque : le délai de ‘récupération du capital investi’ est aussi appelé retour sur investissement.

Le délai de récupération d'un investissement représente le délai nécessaire pour que les gains réalisés grâce à l'investissement soient égaux aux dépenses induites par l'investissement autrement dit c'est le délai nécessaire pour que la somme des CAF actualisés = 0.

 

Exemple Comparer le délai de récupération des 2 projets par l’entreprise DUVAL et déterminer celui qui sera le plus rentable du point de vue de ce délai.

 

Projet 1 :

Période

0

1

2

3

4

CAF actualisée

- 3 000 000

947 827

824 197

716 693

623 212

CAF actualisées cumulés

3 000 000

- 2 052 173

- 1 227 976

- 511 283

111 929

VAN de l’investissement

111 929

 

 

 

 

 

La somme des CAF actualisés devient passif entre la fin de la 3ème année et la fin de la 4ème année, donc au cour de la 4ème année. Durant la 4ème année, l’investissement dégage une CAF actualisé de 623 212 F ce qui fait mensuellement 51 934,33 F

 

= 9,8 mois moi

 
Combien faut-il de mois pour passer de – 511 283 à 0 ?     511 283   

51 934,33

Le retour sur investissement du projet 1, s’effectue sur 4 ans et 10 mois, plus précisément au bout de 4 ans, le 25 octobre.

 

Projet 2

Période

0

1

2

3

4

CAF actualisée

- 4 000 000

1 289 855

1 112 613

975 316

848 101

CAF actualisées cumulés

3 000 000

- 2 710 145

- 1 597 532

- 622 216

225 885

VAN de l’investissement

225 885

 

 

 

 

 

Le retour sur investissement du projet 2 s’effectue au bout de 4 et 9 mois, plus précisément au bout de 4 ans, 8 mois et 25 jours.

Le capital investi dans le projet 2 est plus rapidement récupéré : du point de vue de récupération, le projet 2 est plus rentable.

 

C.   Conclusion sur le choix d'un investissement

 

Pour choisir entre plusieurs projets d’investissement, l'entreprise va devoir évaluer leur VAN et leur délai de récupération (Dr).

Si la VAN < 0 alors le projets d'investissement n'est pas rentable sinon le projet est rentable et rapporte ‘VAN’. L’investissement est récupéré en ‘Dr’ temps.

Selon que l'entreprise préfère un investissement qui rapport beaucoup (quel que soit le temps mis pour cela) ou préfère au contraire récupéré le plus rapidement son investissement (car elle a besoin de trésorerie). Elle se basera sur l'un des critères de récupération de rentabilité :